Le Liban retient son souffle
La nouvelle de l’assassinat du jeune ministre de l’Industrie Pierre Gemayel a fait l’effet d’une bombe dans la capitale libanaise. En visant un membre du clan anti-syrien, héritier d’une longue lignée de dirigeants chrétiens, petit fils du fondateur des Phalanges chrétiennes, et neveu de Bachir Gemayel, ancien président assassiné lui aussi en 1982, les organisateurs ont voulu précipiter à nouveau le Liban au bord de la guerre civile.
Endeuillé par un nouveau drame en pleine crise politique, le Liban risque à nouveau de basculer dans la guerre civile. Dès l’annonce de sa mort, des milliers de sympathisants se sont rassemblés devant l’hôpital où Gemayel est mort.
Si l’agence officielle syrienne a rapidement condamné le meurtre et proclamé l’innocence de Damas, Saad Hariri est convaincu du contraire : pour lui, il s’agit d’un avertissement à la majorité libanaise qui veut mettre en place un tribunal international chargé de juger l’assassinat de Rafic Hariri (décembre 2005). L’armée libanaise a été déployée hier soir dans les rues de Beyrouth. Quelques heures après l’annonce de l’assassinat, condamné unanimement par les grandes capitales occidentales et les Nations unies, le Conseil de sécurité a approuvé le projet de création d’un tribunal international pour juger l’affaire Hariri.